Photo retenue pour le livret du spectacle « Les brigands » , Opéra bouffe de Jacques Offenbach
Opéra de Paris, Palais Garnier Saison 24/25
Photographie retenue pour l’affiche du BALLET George Balanchine
Palais Garnier – du 06 février au 10 mars 2023
Biographie
L’auteur
Béatrice Matet vit à Toulouse. Elle commence la photographie au début des années 2000 aux ateliers Saint-Cyprien. Travail en laboratoire Noir et Blanc, ateliers de recherche, projets… elle réalise ses premières expositions à partir de 2007 dans différents lieux à Toulouse et à la Galerie du Chapitre à Nîmes, autour d’une série de photographies, Toys, réalisée au Polaroid SX70. Cette même série est publiée en février 2020, dans le treizième numéro de Niepcebook (Corridor Eléphant éditions), revue de photographies contemporaines.
Parcourant le monde, sa profession l’amenant à partir souvent très loin, Béatrice Matet fonde une grande partie de son travail sur une expérience personnelle du voyage, où la destination importe moins que l’errance. Il y a dans ses photographies l’expression d’une douceur, d’une poésie, un regard désenchanté en quête d’une vérité perdue.
Depuis 2017, dans le cadre d’Une saison photo à Toulouse, Béatrice Matet dirige la sélection de onze photographes exposant leur travail au Cactus (onze mois, onze photographes).
The author
Beatrice Matet lives in Toulouse. She started photography in the early 2000’s at the Saint-Cyprien Cultural Center. Lab work, Black and White prints, workshops, projects… In 2007, her first exhibitions in different places in Toulouse and at the Galerie du Chapitre in Nîmes, called Toys, were carried out with a Polaroid SX70. This series is also published in February 2020 in the thirteenth issue of Niepcebook (Corridor Eléphant éditions), a contemporary photo revue.
Her profession leading her to leave far from home, Beatrice Matet founds all of part of her photographic work on a personal experience of travel where destination matters less than wandering. There is in her photographie, the expression of softness, poetry, a disenchanted look in search of a lost truth.
Since 2017, as part of Une saison photo à Toulouse Beatrice Matet is in charge of the selection of the eleven photographs who will expose in Cactus all along the year. (eleven months, eleven photographs).
Une écharpe rouge vole à l’horizon une part de son mystère.
Serait-ce dans l’invisible dévoilé que Béatrice effleure l’univers. Le sien. Les voyages extérieurs deviennent intérieurs.
Les crépuscules, des dieux vivants. Des chambres avec vue sur une immensité, la poésie comme du sang de tigre apaisé. Contemplatif, léger, l’objectif survole la vie sans jamais l’importuner. Il y a du là, et de l’absence comme pour mieux révéler un coin de mur, un train japonais qui file à travers des villes miniatures semble t-il, s’évanouissant dans un tunnel qui ressemble à l’oubli… et revient à la charge dans son fracas.
Le rôle de l’artiste n’est-il pas de transmettre son émotion, de magnifier le fond d’une route qui finit peut-être… ou pas.
Une écharpe rouge, un rayon vert que l’on aperçoit une fois, deux fois ou jamais tout au long de sa vie.
Béatrice nous offre son regard. Le désenchantement parfois. Perchée en haut d’un building new-yorkais, les errances dans la solitude, et puis l’espoir au coin d’une vague emportée. Le regard et l’esprit décalé. Pop party, du kitch dans les kitchens. Des objets se noient dans de l’eau claire. Une poupée de chair rose-plastique va être agressée par un monstre, les peurs de l’enfance quand les bruits nocturnes se tapissaient certainement dans les recoins de la grande maison.
Looking for Raymond. Ballade nostalgique sur les traces de Raymond Depardon au début des années 80 dans la ville de Glasgow. Pierre filme, Béatrice photographie dans un duo mère-fils où l’amour transpire. Un personnage authentique témoigne, une bière oubliée sur le comptoir,comme pour rafraîchir la mémoire. Oubliée comme ce peuple rendu par eux, si attachant. La ville blessée comme ils l’appellent. Écharpe rouge et rayon vert. Il y a dans cet univers, de la blessure, du beau que l’on peut presque toucher du cœur.
Une harmonie brutale et douce à la fois que l’on découvre dans tous les berceaux de la création pure.
Marco Bisson